Comme un poisson dans l'eau : la suite

Branle bas de combat dans la pièce. Là on passe à la vitesse supérieure. Je perçois un changement de comportement de la part de la sage femme et de l'aide soignante. Je sens qu'elles m'écoutent et qu'elles commencent à me croire quand je leur dis que j'accouche vite.

J'ai faim!!! J'envoie mon mari me chercher quelque chose à manger.

Pas de douche, on passe directement en salle d'accouchement. Je demande de suite la péridurale car je sais que ça va aller trèstrès  vite et que ce sera très douloureux. L'anesthésiste est appelé. Il est 18h15.

Rapidement, les contractions deviennent régulières et très intenses. Je fais mes exercices de respiration et de sophrologie.

Mon chéri arrive la bouche en coeur avec de quoi me rassasier. Merci! Mais là je douille tellement que j'ai plutôt envie de sortir le haricot...

La table d'accouchement n'est pas préparée. Je m'allonge sur le dos pour être examinée. Le problème est que je veux me tourner sur le côté gauche pour me soulager et mieux respirer, mais je ne peux pas. Les étriers ne sont pas installés et ne le seront pas. Il y a tous les accessoires nécessaires pour accoucher devant moi et je ne peux y avoir accès. Elles n'ont pas le temps de les mettre en place. Je vais accoucher "à plat, sur le dos" et c'est tout ce que je ne veux pas.  On me branche la perfusion.

19h15 sur la pendule. Je crois que je n'ai jamais autant regardé l'heure pendant un accouchement. La sage-femme m'annonce que l'anesthésiste ne viendra pas. C'est trop rapide. Le bébé sera bientôt là.

"Ah si! Il faut qu'il vienne!!! J'ai très mal et la respiration ne fait plus rien. Je veux me mettre sur le côté". Je perds complètement pied. Je n'ai pas le temps de récupérer entre 2 contractions. Je regarde mon mari dans les yeux et je vois qu'il est bouleversé de me voir dans cet étatlà. Je ne l'ai pas regardé dans les yeux avant la naissance.

Elle rappelle aussitôt l'anesthésiste "bon j'ai triché pour qu'il vienne. On va vous préparer pour l'anesthésie".

Elles veulent m'asseoir sur le bord du lit. Impossible! La tête du bébé me gêne. J'ai très mal.

J'ai chaud, je transpire à grosses gouttes (c'est plutôt les chutes du Niagara!!!). Pour le côté funny, je dégouline tellement que les électrodes ne tiennent pas... Gros fou-rire de mon chéri, de l'aide soignante et de la sage-femme. Même l'anesthésiste qui vient d'arriver (mon sauveur!!!), s'y met "on va finir par les scotcher! ha! ha!". 

Enfin, on me badigeonne de Bétadine et l'anesthésiste commence à me piquer. Je ne peux pas faire le dos rond : bébé m'en empêche et je veux pas lui faire mal.

Et en fait, l'anesthésiste me loupe et il recommence (ça je l'ai su après : quand on m'a dit que j'avais un hématome dans le dos).

Je ne peux pas me tordre de douleur alors je me concentre sur le pli du pantalon de l'aide soignante! Si bien que lorsqu'elle s'en va, je lui dis "vous pouvez ramener votre pantalon s'il vous plaît?!". Je vous laisse imaginer sa tête ahurie! Ce qui est bien quand j'accouche c'est que je fais rire mon entourage !

La péridurale fait effet... Oh bonheur! Elle est peu dosée. J'ai donc toutes les sensations au niveau du col et du périné. Peut- être un peu trop d'ailleurs... 

La sage-femme me dit que mon bébé sera bientôt là. "je sens sa tête. Poussez un peu". Ok . "Oh ça y est, sa tête est là! Inspirez, bloquez et poussez!" OK!

La tête vient de sortir. La poussée a été efficace. C'est le moins qu'on puisse dire. Kala a vu le jour à 20h14, avec en prime un joli collier et un beau bracelet de cordon ombilical. Si bien qu'il était violacé et a mis du temps à pousser son premier cri.

Je l'ai accueilli contre moi, ce petit coeur d'amour, notre petit Kinder Surprise. Je lui ai souhaité la bienvenue parmi nous et je lui ai expliqué qu'il allait être bien entouré dans notre famille. 

Je l'aime déjà si fort ce petit être...